Décrié, qualifié de tous les noms, traîné
dans la boue, Mamy Ravatomanga reste dans cette posture de bâtisseur avec
laquelle il a tracé son chemin. Comme disent les Malgaches, « ny volamena latsaka am-bovoka tsy avelan’ny soa tsy ihiratra »…
Avec son argent, et pour être à l’abri de ses pourfendeurs, il aurait bien pu s’installer
dans un tiers pays et fructifier aisément sa fortune. Mais non ! contre
vent et marée le monsieur a fait le choix de rester, de braver les médisants et
d’apporter sa contribution pour repousser la pauvreté qui pèse sur ses
concitoyens.
Un
patron exigeant mais bienveillant
Le groupe Sodiat emploie 7500 personnes ;
jamais durant ses 25 années d’existence, il n’y eut une seule fois où le
salaire des employés n’a pas été payé. Les entreprises de l’homme du Villa
Pradon sont éparpillées dans les quatre coins de la Grande île, preuve que le
monsieur a une considération pour tous ses frères et sœurs du pays.
Les gens des affaires, dit-on, aiment l’argent
et le rapport social qu’il crée. Mamy Ravatomanga aurait bien pu aller sous d’autres
cieux et profiter pleinement de ses avoirs. Mais non, depuis un quart de siècle
il a dépensé son énergie à ses entreprises. Parce qu’il aime son pays plus que
nul autre. Ses premiers business, il les a développées dans des villes côtières.
Sodiat en effet a commencé par la vente d’accessoires automobiles en provinces,
dont le contrat a été obtenu par Mamy Ravatomanga du temps où il travaillait
chez Sorafils. Dans la même suite, les premières sociétés annexes du groupe ont
été à Majunga : la chaîne de télé M3TV et l’Hôtel de France de la Ville
des fleurs.
Amicale
et sociable derrière un air sévère
Il est fréquent que les employés de ses
sociétés le croisent dans les couloirs. Sourire, poignée de main et échange de quelques
mots aimables ponctuent ces circonstances. Il arrive même à Mamy Ravatomanga de
partager à la cantine les repas avec ses salariés. Rare sont les PDG, à
Madagascar, qui ont la largeur d’esprit et l’ouverture à une pareille
sociabilité.
Et ses œuvres sociales ne sont pas en
moins. Chaque année, par exemple, la Polyclinique d’Ilafy effectue gratuitement
des circoncisions à 1500 enfants… Puis tenir 7500 employés, malgré la
difficulté du contexte économique que traversent les entreprises malgaches,
relève de la philanthropie. Dans la terreur que le pouvoir Rajaonarimampianina
plonge le groupe Sodiat, avec la série de perquisition et descente fiscale, ce
sont d’abord ces milliers de pères et mère de famille qui tremblent.